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Le Jardin du château de Versailles

LES PREMIERS MOTS

1 rationnel(le) : 2 logique : 3 réfléchir : 4 une idée : 5 une preuve : 6 un examen : 7 la rigueur : 8 la précision : 9 une règle : 10 une loi : 11 l'administration : 12 la philosophie :

THÈME 26 Un esprit français ?

René Descartes (1596-1650)

Il existerait, paraît-il, un « esprit français ». Il serait « frondeur » pour les uns, « épicurien » pour d'autres, mais « cartésien » est le qualificatif qui revient le plus souvent. Cet adjectif, qui vient du nom du philo sophe René Descartes, est généralement utilisé comme synonyme de « rationnel ». À en croire 1 certains, les preuves de ce cartésianisme français ne manqueraient pas.

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Il y aurait d’abord la place accordée à la philosophie dans la société : les philo sophes sont invités tous les jours dans les médias pour commenter l'actualité ; des débats philosophiques sont organisés dans les cafés ; à l'épreuve de « philo » du bac, les lycéens doivent montrer qu'ils sont capables de raisonner, c'est-à-dire de réfléchir de façon logique, sans céder aux passions. Un autre signe de ce goût pour 2 le raisonnement serait le rôle central accordé à l'exercice de dissertation dans la formation des jeunes Français. Ils apprennent en e ff et à construire des plans 3 qui organisent parfaitement leurs idées et font appa raître un cheminement logique rigoureux. Pour certains, cette même « obsession » de rigueur et de précision expliquerait la complexité de la grammaire française (articles, pronoms, temps 4 , modes 5 , etc.) et la grande variété de son vocabulaire.

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Les philosophes à la télé (sur LCI, France 2 et France 5)

Les conséquences de cette quête de rationalité apparaîtraient notamment dans l'organisation du pays : pouvoir très centralisé, administration puissante, nombre record de lois... Plus surprenant, de nombreux exemples prouveraient que même l'art français repose sur des principes d'ordre et d'équilibre très stricts : le théâtre classique et ses « trois unités », le jardin « à la française », l'urbanisme haussmannien, etc.

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C'est vrai, tous ces arguments, mis bout à bout 6 , peuvent sembler convaincants. Mais d'un autre côté, ne sont-ils pas des généralisations ? Après tout, le théâtre classique ne représente pas tout le théâtre français. D'autre part, s'agit-il vraiment de spécificités françaises ? Le français n'est pas la seule langue complexe. Enfin, ces arguments ne peuvent-ils être retournés 7 et démontrer une forme d'irrationa lité ? La lourdeur administrative peut être absurde, les lois sont trop nombreuses pour être applicables, certaines règles de grammaire semblent bien inutiles... Bref, peut-on croire qu'il existe un « esprit français » et qu'il est plus cartésien que d’autres ? Rappelons que Descartes, en toute chose 8 , préconisait le doute.

Épreuve de philosophie

Sujet 1 Peut-on se libérer de sa culture ? Sujet 2 Est-il juste d’appliquer systématiquement la loi ? Sujet 3 Une œuvre d'art a-t-elle toujours un sens ?

1 à en croire ~ : ~によれば 2 goût pour ~ : ~に対する嗜 好・関心 3 plan : 構想, プラン 4 temps : 時制 5 mode : 法 6 mis bout à bout : 一緒に並べられた 7 retourner ~ : ~を逆 方向に向ける、~を裏返す 8 en toute chose : すべてにおいて

« Qu'en un lieu, qu'en un jour, un seul fait accompli Tienne jusqu'à la fin le théâtre rempli. » La règle des trois unités dans le théâtre classique Boileau, L'Art Poétique (1674)

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