La lettre d ’ Alma 2023

Notation

Bruno Vannieu : Je comprends. Cela aide beaucoup quand le matériau qu’on utilise est conçu dès le départ pour rendre la classe interactive. Ce n’est pas souvent le cas, malheureu sement. Pourriez-vous me donner un exemple d’activité que vous don nez à faire avec MC1 ? Ryo Fukushima : Eh bien, quand on a fait l’enquête à l’oral, je demande aux étudiants de choisir un des dia logues qui ont été faits et de le trans crire à l’écrit. Il arrive que ça se fasse individuellement, mais en général ils font ça par paires et ils aiment beau coup ça. Bruno Vannieu : Dans mes classes également, les étudiants aimaient beaucoup écrire des dialogues avec un(e) camarade. C’était le point d’orgue de la leçon, une activité à la fois collaborative et créative. Mais je le faisais seulement après avoir fait l’exercice d’écoute. Je n’avais jamais pensé faire une telle activité dans la continuation de l’enquête. C’est très intéressant ! Cela montre qu’il y a une grande diversité de pratiques possibles avec le manuel. Ryo Fukushima : Je demande aus si aux étudiants d’écrire un dialogue par paires après l’exercice d’écoute. C’est alors un peu différent, car ils utilisent leur imagination, alors qu’après l’enquête il s’agit d’une transcription. Un autre exemple : je leur ai récemment demandé de m’écrire une lettre dans laquelle ils présentaient à l’écrit un de leurs ca marades, d’après ce que le cama rade en question avait dit pendant l’interview. Cela leur a permis de pratiquer la troisième personne, et aussi le fait d’écrire un texte un peu structuré. Ça s’est très bien passé car je leur avais donné un modèle pour le côté “lettre”, et que le conte nu - ce qu’il écrivaient sur leur cama rade - avait été largement pratiqué ensemble. Donc oui, il y a beaucoup d’activités possibles autour des conversations de la vie quotidienne. Et cela se passe très bien !

rendu des copies à beaucoup plus tard quand on ne peut pas faire autrement ; • se récompenser quand on a fini de corriger ses copies. À défaut d’éliminer totalement le tra vail de correction, ces quelques tech niques permettront sans doute d’en diminuer la charge et de se dire qu’au moins, on a fait œuvre utile !

* Pour les tests écrits qu’il faut noter, pratiquer la notation soustractive : on part du principe que toute copie a le maximum de points, chaque erreur coûtant 1 ou plusieurs points. Pour un test d’une vingtaine de questions par exemple, si l’élève a fait entre 1 et 5 erreurs, il obtiendra A (A+, A ou A-) ; entre 7 et 10 erreurs : B; entre 11 et 15 erreurs : C ; 16 ou plus : D. C’est infiniment plus rapide à noter ! Le barème peut bien entendu être modifié en fonction de la difficulté du test ou du niveau de la classe. * Pour les tests oraux, écrire le barème au tableau et pratiquer la notation soustractive pendant l’épreuve. Dans le cas d’un dialogue, cela peut donner : respect de la consigne : 20 points ; vocabulaire : 20 points; grammaire : 20 points ; pro nonciation : 20 points ; originalité et naturel : 20 points ; total : 100 points. * Quand on travaille en école de lan gues, remplacer la notation par des émoticônes ou par de petits com mentaires (« parfait » , « magnifique » , « formidable » , « excellent » , « en pro grès » , « à retravailler » , etc.), l’idée étant de valoriser l’élève plutôt que de l’accabler. Une mention « à re travailler » sera ainsi accompagnée d’un conseil. Pour gagner du temps, réduire son stress ou se remonter le moral, on peut aussi : • utiliser des stylos de couleur à encre effaçable ; • choisir des couleurs qu’on aime ; • glisser ses copies dans de jolies chemises ou pochettes étique tées aux jours de la semaine afin de les protéger et d’établir des priorités dans son programme de corrections ; • corriger le plus rapidement pos sible après le ramassage des co pies ; • si on est très occupé, réserver sur son agenda un créneau pour cor riger et ne plus y penser ; • ne pas s’interdire de reporter le Autres trucs

INTERVIEW RYO FUKUSHIMA

Ryo Fukushima vient de rentrer de cinq an nées passées en France pour ses études et son doctorat. Il a commencé à ensei gner le français en avril de cette année, et dès le début il a choisi "Moi, je… Commu nication A1" (MC1), qu’il utilise dans un contexte difficile : une grande classe de 50 étudiants. Il a gentiment accepté de répondre à quelques questions sur Zoom. Bruno Vannieu : Cinquante étudiants dans une classe de communication à l’université, cela ne doit pas être évident ! Ryo Fukushima : Non, en effet, ce n’est pas évident. Les étudiants ne sont pas très motivés au départ. Mais ça se passe bien, en fait. Ce qui fait une énorme différence, c’est le fait qu’avec Moi, je… Communica tion A1 je peux faire faire beaucoup d’activités à mes étudiants. J’ai une autre classe dans laquelle j’utilise un manuel beaucoup plus classique, et là j’ai beaucoup de mal car il est très difficile de faire participer les étu diants.

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